La dégradation de la note française, grave ou pas ?
Les agences Moody’s et Fitch devraient confirmer la dégradation des notes de la dette française. Rien de bien grave, pour le moment.
Les conditions de financement actuelles sont historiquement parmi les plus favorables. Les records de faiblesse des taux de crédit de 2016 sont en passe d’être battus. Mais est-ce pour autant le meilleur moment pour passer à l’achat ? En effet, avec un gain de pouvoir d’achat de +36% en 10 ans, en théorie les acheteurs devraient acheter des biens immobiliers de plus d’un tiers plus grand... Dans certaines villes, ils ne pourront même pas acheter aussi grand qu’en 2008, en s’endettant pourtant sur 25 ans.
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Le pouvoir d’achat immobilier des ménages en France est au beau fixe, selon l’indicateur de [a[BNP Paribas]a] Real Estate, construit à partir de l’évolution du prix de l’immobilier, des revenus des ménages et des conditions d’emprunt depuis 1985.
"La capacité d’acquisition immobilière des ménages a considérablement évolué de 2008 à 2018, progressant de +36 % sur l’ensemble de la France. Sur cette période, les prix des logements ont légèrement augmenté tandis que les revenus ont modérément progressé, mais la baisse des taux d’emprunt, passés de 4,7% en moyenne en 2008 à 1,4% en 2018, explique la majeure partie de la forte capacité d’acquisition des ménages aujourd’hui", explique Olivier Bokobza, Directeur général du Pôle Résidentiel de BNP Paribas Real Estate.
En régions, la capacité d’acquisition immobilière des ménages sur la même période 2008-2018 est modérée à Lyon (+9%) et à Paris (+10,5%). A Bordeaux, le pouvoir d’achat immobilier est resté relativement stable (-0,4%).
En 2018, la hausse des prix des logements, qui a atteint +3,2 % sur l’ensemble de la France (source Notaires-Insee), n’a pas enrayé une dynamique positive pour les Français, dont la capacité d’acquisition affiche une légère augmentation (+1 %) par rapport à 2017. En effet, le revenu des ménages est resté stable (+0,2 % selon l’Insee) et les conditions d’emprunt se sont légèrement améliorées (avec en moyenne des taux de crédit à 1,44 % pour des durées de 19 ans selon Crédit Logement CSA).
Même si la hausse des prix s’observe dans la plupart des métropoles régionales en 2018, son rythme d’évolution, et en conséquence celle de la capacité d’achat, reste très différenciée selon les localisations en France. Ainsi le gain de pouvoir d’achat immobilier lié à la baisse des taux de crédit est complètement balayé par la hausse des prix des biens dans les villes recherchées. Ainsi, à Bordeaux est en tête des progressions annuelles de prix (+17,2 %), suivi par Rennes (+9,6 %), Lyon (+8,3 %) et Paris (+5,7 %) (source Notaires de France). Au sein de la Région Parisienne, c’est essentiellement la Petite Couronne (+4,9 %) qui capte la hausse des prix, au détriment de la Grande Couronne (+1,0 %).
La hausse du prix des logements va certainement se poursuivre en 2019, après des évolutions encore significatives pour l’année 2018, tant pour l’ancien (+3,3 %) que pour le neuf (+3,2 %). « La hausse des prix immobiliers observée depuis deux ans est assez saine, puisque guidée par une demande structurellement forte et des conditions de financement durablement attractives. Pour 2019, on peut raisonnablement tabler sur une progression des prix de l’ordre de 2 % pour l’ensemble des logements neufs et anciens en France », anticipe Olivier Bokobza.
Les agences Moody’s et Fitch devraient confirmer la dégradation des notes de la dette française. Rien de bien grave, pour le moment.
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