Comme attendu par les économistes l’inflation grimpe fortement dans la zone euro : la forte hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation en est la principale raison.

Les deux pays moteurs de la zone Euro, l’Allemagne et la France, affichent respectivement des taux d’inflation également au plus haut, avec seulement 3,10% pour l’Allemagne, comparativement à la France (3,70% en mai).

La BCE l’avait laissé entendre, les taux courts se sont envolés depuis : la hausse des taux de la BCE semble maintenant inévitable. La lutte contre l’inflation de la zone Euro est la priorité de la BCE... Or son seuil d’alerte était de 2% ! Si jusque-là la BCE n’a pas réellement osé monter ses taux, une inflation record à 3,70% devrait bien appuyer son argumentaire lors de la prochaine réunion mensuelle.

Côté taux de marché, l’Euribor 1 an affiche près de 5,40%, alors que les taux longs sont proches de 5%. Une configuration anormale en France de la courbe des taux, à laquelle nombre de banques n’étaient visiblement pas préparées. Habituellement, le risque est rémunéré en fonction de la durée : plus l’on prête longtemps, plus les risques sont élevés, et donc, plus le taux de l’argent est élevé. En ce moment, c’est l’inverse, plus on prête à court-terme, plus l’argent est cher. De fait, certaines banques n’hésitent pas à annoncer quelques pertes sur les produits de taux, en ayant trop misé sur une stabilité de la forme générale de la courbe des taux. Décidemment, après les subprimes, les banques auraient donc bien besoin d’un retour aux sources en matière de gestion de couverture de risques de taux.